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Foire Aux Questions

Trouvez les réponses aux questions que vous vous posez sur l’électricité en Nouvelle-Calédonie et son impact sur Enercal.

Comment fonctionne l'électricité calédonienne ?

 

La Production d’électricité est un marché concurrentiel composé d’une dizaine d’opérateurs. Les projets sont choisis par le gouvernement sur appel d’offres.

Le Transport de l’électricité est, comme dans tous les pays du monde, géré par un opérateur unique qui achète l’électricité aux producteurs et la vend aux distributeurs. Il est alors garant de l’équilibre en temps réel entre la production et la consommation. Cette mission en Nouvelle-Calédonie est confiée à Enercal.

La Distribution de l’électricité est un marché concurrentiel entre les deux opérateurs EEC-Engie et Enercal. Les communes choisissent leur Distributeur sur appel d’offres pour entretenir leurs réseaux et livrer l’électricité aux clients.

Quelle est la situation de l’électricité calédonienne ?

– Techniquement, la Nouvelle-Calédonie a entamé sa transition énergétique.

Aujourd’hui, l’électricité livrée aux particuliers et professionnels calédoniens est constituée à parts égales d’énergies thermiques et d’énergies renouvelables, contre respectivement 90% / 10% il y a moins de 10 ans.

– Économiquement, l’électricité calédonienne est déficitaire.

Aujourd’hui, l’électricité vendue en moyenne à 35 CFP / kWh* coûte en réalité plus de 42 CFP / kWh TTC.

Cela représente plus de 7 CFP de perte par kWh, soit plus de 5 milliards CFP l’an dernier.

* (Hors métallurgie du nickel)

La transition énergétique a déjà coûté 12,5 milliards CFP : 9 milliards CFP de surcoûts des énergies renouvelables et 3,5 milliards CFP d’investissements pour adapter les infrastructures de réseau.

Depuis début 2022, la guerre en Ukraine a renchéri le coût des combustibles fossiles de 5 milliards CFP / an. La hausse aurait été de 7 milliards sans la présence des énergies renouvelables dans la production calédonienne.

L’électricité calédonienne aura accumulé en juin 2024, un déficit de 18 milliards, que le gouvernement doit à Enercal.

Pourquoi est-ce à Enercal que le gouvernement doit le déficit de l’électricité calédonienne ?

Le gouvernement fixe l’ensemble des prix de l’électricité en Nouvelle-Calédonie ainsi que la rémunération de la douzaine d’opérateurs du secteur.

Depuis 2008, les gouvernements successifs ont fait le choix de ne pas répercuter l’évolution des coûts de l’électricité sur le prix de vente aux consommateurs, hormis les 11% d’augmentation votés en 2022-2023.

En conséquence, le gouvernement demande à Enercal Transport de vendre à perte aux Distributeurs et il doit rembourser à Enercal cette perte de chiffre d’affaires avec le budget de la Nouvelle-Calédonie. C’est un principe pratiqué en Outre-Mer où l’Etat, pour garantir le même prix de vente de l’électricité au consommateur partout en France, paye les surcoûts à EDF.

Malheureusement, en Nouvelle-Calédonie, cette dette du gouvernement calédonien, inscrite chaque année comme chiffre d’affaires dans les comptes d’Enercal, ne lui est pas versée.

A noter : le gouvernement pourrait aussi choisir de demander aux deux distributeurs de vendre à perte aux consommateurs. Le déficit serait alors porté par Enercal et EEC-Engie à hauteur de leurs ventes, à savoir : 2 milliards CFP / an par Enercal et 3 milliards CFP / ans par EEC-Engie. Au 30 juin 2024, Enercal afficherait alors un déficit de trésorerie de 7 milliards CFP et EEC de 11 milliards CFP.

Comment Enercal fait face à la situation ?

Enercal est la seule entreprise à pouvoir faire face à la situation :

Enercal est une entreprise calédonienne qui ne renvoie pas d’argent à un siège en France ou ailleurs, qui ne verse pas de dividendes à ses actionnaires.

Enercal a la confiance des banques qui lui ont prêté près de 11 milliards en moins de trois ans pour compenser la perte de chiffre d’affaires.

Enercal est une entreprise rentable sur ses trois activités de producteur, de transporteur et de distributeur

     >  Son chiffre d’affaires de 42 milliards CFP comprend la dette annuelle du gouvernement (5 milliards CFP)
     >  Elle paye plus d’1 milliard d’impôt sur les sociétés par an au territoire
     >  Sa performance est confirmée par les audits réalisés par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) en 2019 et par la Chambre Territorial des Comptes en 2020

Enercal est en mode gestion de crise depuis plus de 10 ans en faisant des économies constantes. Dernièrement elle a acté :

     >  Une baisse de 13% des charges d’exploitation en 2022-2023 dans un contexte de forte inflation.
     >  Le gel des salaires depuis deux exercices.
     >  Le report des investissements non indispensables. Enercal maintient la maintenance des infrastructures existantes.

Est-ce que l’électricité coûte trop chère en Nouvelle-Calédonie ?

L’électricité en Nouvelle-Calédonie n’est pas la moins chère du monde mais elle n’est pas non plus la plus chère du monde.

Le prix de l’électricité en Nouvelle-Calédonie est, par exemple, comparable à celui pratiqué en Allemagne ou en Angleterre, des pays continentaux qui peuvent acheter aux pays voisins, contrairement à la Nouvelle-Calédonie. A La Réunion, la production et l’acheminement coûtent 56 CFP / kWh TTC, contre 42 CFP / kWh TTC sur le territoire.

Le prix du kWh vendu en Nouvelle-Calédonie reflète :

Les contraintes qui sont les nôtres :

     > La nécessité d’être 100% indépendant en termes de capacité de production ; on ne peut pas acheter de l’électricité à un pays voisin.
     > La faible consommation du territoire qui empêche de bénéficier de production très bas coût comme les grandes centrales nucléaires.
     > La dépendance encore forte aux combustibles fossiles : sur les 20 dernières années, les crises ont chaque fois renchéri les coûts de l’électricité.

Et nos atouts :

     > La présence des métallurgistes permet de partager certains coûts comme les infrastructures portuaires et d’en éviter d’autres comme certains moyens de production supplémentaires…

Est-ce que la transition énergétique va faire baisser les coûts ?

La Nouvelle-Calédonie doit réussir sa transition énergétique pour sauvegarder une électricité fiable à coûts maîtrisés. Les énergies renouvelables vont permettre de stabiliser les coûts de l’électricité :

Elles sont, hors crise des combustibles, plus chères que le thermique

Elles nécessitent d’adapter les infrastructures de réseau

Elles nécessitent de développer du stockage

Mais elles nous rendent moins dépendants des combustibles fossiles importés dont les cours fluctuent et renchérissent les coûts de notre électricité lors de chaque crise. Pour preuve, les énergies renouvelables ont permis d’atténuer la hausse du prix des combustibles de 2022 de 2 milliards CFP.

Est-ce que les SMR vont faire baisser les coûts de production ?

Les SMR, ou petites centrales nucléaires, pourraient être intéressants à l’avenir pour la Nouvelle-Calédonie. Notamment celui développé en France, par EDF, actionnaire d’Enercal, qui répond aux exigences de sécurité de la Nouvelle-Calédonie.

A date, on peut retenir que :

Rien ne sera commercialisé avant 2035 ou 2040

Le plus petit réacteur est encore gros pour les besoins du territoire

Les tarifs ne seront pas ceux du « gros » nucléaire

Les SMR ne sont pas une solution aux problèmes d’aujourd’hui mais Enercal suit de près l’évolution des puissances et des prix pour anticiper sur cette solution d’avenir.

Faut-il baisser les coûts de rachat du solaire individuel sur toiture ?

Les installations solaires individuelles sont destinées à consommer l’électricité produite, pas à la revendre.

Pourquoi ?

En consommant l’électricité produite par ses panneaux individuels, le foyer privilégie les circuits courts et achète moins d’électricité au réseau. Enercal fait donc moins appel aux moyens de production. Et le kWh le moins cher est celui que l’on ne produit pas.
Avec une batterie de stockage, le foyer se donne davantage de chance de consommer ce qu’il produit puisqu’il peut consommer, le soir, l’électricité produite en journée.

Quand l’électricité produite par des panneaux individuels n’est pas consommée et revendue au réseau, Enercal est obligée d’acheter une électricité plus chère que celles produites par les centrales solaires classiques, dites « au sol ». Acheter de l’électricité à 21 ou 15 CFP le kWh quand elle pourrait être achetée à 7 CFP/kWh contribue à renchérir les coûts de l’électricité calédonienne.

Pourquoi le gouvernement doit-il trouver des solutions au déficit de l’électricité calédonienne ?

Enercal a absolument besoin des 18 milliards dus par le gouvernement au 30 juin 2024 pour passer d’un endettement « de crise » à un endettement « de projets ».

Pour que la Nouvelle-Calédonie stabilise les coûts de son électricité, Enercal doit pouvoir se désendetter et retrouver sa capacité d’investissement sur l’électricité de demain :

La production solaire : c’est aujourd’hui une énergie abondante et de moins en moins chère qui pourrait couvrir, avec l’hydroélectricité existante, les 2/3 des besoins des calédoniens.

Le stockage : c’est la seule manière de contourner les défauts du solaire : production uniquement en journée quand il fait beau.

Du thermique « décarboné » pour le tiers restant en remplaçant le fuel et le charbon par le gaz : c’est la seule manière de stabiliser les paramètres électrotechniques de l’électricité et de parer aux aléas météorologiques qui freinent la production renouvelable.

Pour équilibrer les comptes de l’électricité calédonienne et redonner à Enercal la capacité de préparer l’avenir, le gouvernement peut :

Imposer des économies à tous les acteurs de l’électricité

Payer à Enercal les 18 milliards dus au 30 juin 2024 sur le budget de la Nouvelle-Calédonie

Décider de faire payer le vrai prix de l’électricité au consommateur

Face à l’urgence, le Congrès a proposé deux mesures destinées à réduire les coûts du système et à donner les moyens au gouvernent d’honorer sa dette vis-à-vis d’Enercal :

La Taxe pour l’Equilibre Tarifaire

7 réformes complémentaires proposées dans le projet de délibération-cadre.